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Les heures de la prière

 

Les heures de la prière

 

«Certes, la prière, pour les croyants, s’inscrit à des heures fixes.» (Coran, 4/103)

Le culte, d’une manière générale, et la prière, d’une façon particulière, se destinent exclusivement au Créateur. C’est sur Lui que repose la confiance absolue du croyant. Celui-ci n’oeuvre que pour Lui et n’espère en rien d’autre qu’en Lui. Il est Celui qui lui procure sa subsistance et repousse le mal qui l’assaille d’où qu’il vienne.

* «Sachez que la vie ici-bas n’est que jeu, frivolité, parure, rivalité d’orgueil entre vous, joutes sur la quantité de biens ou le nombre d’enfants...» (Coran, 57/20).
* «Qui pourrait vous secourir en place du Tout Miséricordieux ? Les dénégateurs nagent dans l’illusion. Qui pourrait vous donner l’attribution, s’Il suspendait la Sienne ?...» (Coran, 67/20)
* «Qui témoigne de gratitude ne le fait que pour lui-même, qui témoigne d’ingratitude...mon Seigneur est Suffisant-à-Soi, Généreux.» (Coran 27/40)
* «Si vous êtes reconnaissants, Je jure d’augmenter sur vous Mon bienfait; si vous le déniez, implacable soit Mon châtiment.» (Coran, 14/7)
Le Coran se réfère aux heures des prières dans les sourates suivantes:
* «Prie aux deux extrémités du jour et aux premières heures de la nuit. Les oeuvres pies dissipent les péchés. Voilà un rappel pour ceux qui se souviennent.» (Coran, 11/114)
* «Accomplis la prière du déclin du soleil jusqu’à la tombée de la nuit et acquitte-toi de ce que tu récites du Coran à l’aube, car la récitation du Coran à l’aube a des témoins.» (Coran, 17/78)
* «Célèbre les louanges de ton Seigneur avant le lever du soleil et avant son coucher. Exalte-Le une partie de la nuit, ainsi qu’à la suite de la prosternation.» (Coran, 50/39-40)
La Sunna définit d’une manière précise le début et la fin des cinq moments de la prière canonique de la journée. La conformité aux heures indiquées revêt une grande importance. A cette effet, Ibn Mas’ûd a dit: “J’ai demandé au Prophète quel était l’acte le plus méritoire au regard de Dieu”. Il répondit: "La prière faite au moment prescrit”.
Abû Hurayra rapporte qu’il entendit l’Envoyé de Dieu dire: “Supposez qu’une rivière passe devant la porte de l’un d’entre vous et que celui-ci s’y lave cinq fois par jour. Pensez-vous qu’après cela, il lui resterait la moindre crasse ?” - Non assurément, répondirent-ils. “Eh bien, dit-il, il en est de même des cinq prières, c’est par elles que Dieu efface les péchés”.

A. La durée du temps des prières
1. La prière de l’aurore et du matin
2. La prière du milieu du jour
3. La prière de l’après-midi
4. La prière du coucher du soleil
5. La prière du soir

B. Remarques
1. Des prières surérogatoires
2. L’omission d’une prière
3. Du retard enregistré lors de la prière collective
4. Avantages et désagréments

C. Les moments détestables pour les prières

D.Autres moments détestables pour les prières surérogatoires.

 

 

 

 

La durée du temps des prières

Jâbir Ibn ‘Abd Allâh rappelle que Gabriel - Que la paix soit sur lui -se présenta au Prophète et lui demanda de s’apprêter à s’acquitter de ses cinq prières selon les indications qu’il lui fournirait au fur et à mesure qu’arriverait le moment correspondant à chacune d’elles. En une autre occasion, le même Jâbir a dit:
“Le Prophète s’acquittait de la prière de midi à l’heure de la canicule et celle de l’après-midi à un moment où le soleil pointait loin à l’horizon. Quant à celle du coucher du soleil, il l’effectuait quand cet astre disparaissait. Mais pour la prière du soir, il la faisait indifféremment à tel ou tel autre moment. Ainsi, s’il voyait tous les orants réunis, il se dépêchait de l’accomplir. Mais s’il s’apercevait qu’ils tardaient à se rassembler, il la retardait. Le matin, les orants - ou le Prophète - priaient vers la fin de la nuit.”
1. La prière de l’aurore et du matin (Al-fajr et aç-çubh)
L’heure de la prière du matin commence au moment où la lueur blanchâtre de l’aurore fend les ténèbres et se dessine horizontalement à l’horizon. La fin en est marquée par la clarté que répand l’apparition de l’extrémité du disque solaire. Entre ces deux instants, un court intervalle s’écoule. Aussi est-il plus méritoire d’effectuer sa prière du matin dès le début du temps prescrit.
Anas Ibn Mâlik rapporta que le Prophète  et Zayd Ibn Thâbit prirent ensemble le repas de l’aube (le aç-çuhr durant le ramadan). Ils se levèrent après pour faire la prière. Qutâda interrogea Anas sur le temps qui s’écoula entre la fin du repas et le début de la prière. Anas donna cette réponse: “L’équivalent de la récitation par un homme de cinquante versets du Coran”.
‘Aïsha a dit: “Les femmes croyantes, enveloppées de leur manteau, participaient avec l’Envoyé de Dieu à la prière de l’aurore. A la fin de l’office, elles regagnaient leurs appartements sans que personne ne pût les reconnaître à cause des ténèbres de la nuit”.
2. La prière du milieu du jour (dhuhr)
L’heure de la prière du milieu du jour débute au moment où le soleil entame son déclin vers l’horizon et où l’ombre commence à prendre de l’extension. ‘Aïsha signala que:
“Le Prophète faisait la prière du milieu du jour alors que la lumière du soleil emplissait ma chambre et que l’ombre ne l’avait pas encore pénétrée”.
Cet espace de temps prend fin lorsque l’ombre de chaque objet devient égale à lui-même. Il est néanmoins fortement recommandé de faire la prière dès le début de la période indiquée.
Cependant, pendant les fortes chaleurs, il est préférable d’attendre que la température se rafraîchisse, selon ce dire de l’Envoyé de Dieu: “Faites la prière à la fraîcheur, car l’intensité de la chaleur fait partie du feu de l’Enfer”.
3. La prière de l’après-midi (al-‘açr)
La prière de l’après-midi commence à la fin du temps prescrit pour la prière du milieu du jour et finit lorsque l’ombre des objets devient deux fois plus grande qu’eux-mêmes. Pour plus de clarté, l’imâm Anas Ibn Mâlik précise que le temps imparti à cette prière s’étend jusqu’à ce que la lumière du soleil pâlisse.

 

Remarques

1. Des prières surérogatoires:

Aïsha a dit: “Il y avait deux rak’a que l’Envoyé de Dieu n’abandonnait jamais: il les accomplissait soit discrètement, soit en public: celles avant la prière du matin et celles après la prière de l’après-midi”.
2. L’ommission d’une prière:
Anas Ibn Mâlik rapporte que le Prophète a dit: “Que celui qui a oublié d’accomplir une prière, la fasse quand elle lui revient en mémoire. Il n’y a pas d’expiation dans ce cas”. Ibrâhim a dit: “Celui qui oublie une seule prière et ne s’en souvient que vingt ans après, il n’aura à faire que cette seule prière omise”.
3. Du retard enregistré lors de la prière collective:
Quelle est la procédure à suivre lorsque le croyant, arrivant à la mosquée, s’aperçoit que l’imâm, suivi des orants, a entamé la prière ? Les opinions des quatre écoles juridiques divergent à ce sujet; ils se départagent en deux groupes.
Les hanafites et les hanbalites considèrent que l’orant accomplit son obligation dans son intégralité dès le moment où il effectue ce qui est appelé takbiratu-l-ihrâm, selon cette parole du Prophète rapportée par Abû Hurayra: “Si l’un de vous atteint une prosternation de la prière de l’après-midi avant que le soleil ne se couche, ou une prosternation de la prière du matin avant que le soleil ne se lève, sa prière est achevée”, ou selon une autre version: “ qu’il achève sa prière”.
L’autre point de vue, qui semble plus juste, est celui des mâlikites et des shâfi’ites : La prière se refait entièrement si l’orant arrive au moment où les autres ont déjà accompli une rak‘a et deux prosternations. Partant de l’idée que la rak‘a, composée d’une inclinaison (ruku‘) et de deux prosternations, englobe la plupart des actes de la prière, il s’ensuit que la prière n’est pas complète pour celui qui arrive à la fin de la rak‘a, d’où la nécessité de la reprendre du début.
4. Avantages et désagréments
Il en résulte qu’obligation est faite aux croyants de s’acquitter de leurs prières aux heures prescrites. Des hadiths mettent en évidence les avantages obtenus par ceux qui s’y conforment et les désagréments encourus par ceux qui les négligent.
Jabîr a rapporté ce qui suit : “Alors que nous nous trouvions la nuit auprès du Prophète , celui-ci regarda la lune et nous dit: “Vous verrez votre Seigneur comme vous voyez cette lune. Vous vous rapprocheriez davantage de cette vision si vous pouviez ne pas vous laisser détourner de la prière d’avant le lever du soleil et de son coucher. Faites-les donc”.
Ensuite, le Prophète récita ce verset du Coran: «Exalte par la louange la transcendance de ton Seigneur avant le lever du soleil et avant son coucher». (Coran, 50/39)
Ismâ’îl a dit à ce sujet: “Accomplissez-les et ne laissez point passer leur moment respectif”.
D’après Abû Hurayra, l’Envoyé de Dieu a dit: “Des anges se succèdent auprès de vous, les uns au cours de la nuit, et les autres le jour. Ils se réunissent lors de la prière de l’aurore (al-fajr) et celle de l’après-midi. Ensuite ceux qui ont veillé près de vous remonteront au ciel. Dieu, bien que connaissant mieux qu’eux ce qui se passe, les interroge:
- Comment avez-vous laissé Mes adorateurs ?”
- Ils répondront: “Nous les avons quittés alors qu’ils priaient comme nous les avions trouvés en pleine prière”.
Abû Hurayra a dit, selon le Prophète, que, “pour les hypocrites, les prières les plus accablantes étaient celles du soir et de l’aurore”. Il ajouta: “Ah ! s’ils savaient de ce qu’il y a dans la ‘atama et la prière de l’aurore”.

 

 

Les moments détestables pour les prières

Il a été déjà fait au passage allusion à certains moments détestables de prier au cours de la journée. Revenons à présent en détail sur le sujet.
La Sunna ordonne de s’abstenir d’effectuer les prières légales et interdit les prières surérogatoires à cinq moments de la journée. Trois de ces interdictions figurent dans un hadîth et concernent à la fois la prière et l’enterrement des morts. Les deux autres s’inscrivent dans un autre hadîth et ne s’appliquent que pour la prière.
Les trois premiers sont cités dans le hadîth mentionné dans le musnad de Muslim. Ibn ‘Âmir al-Jahrî a dit: “Il y a trois moments au cours desquels le Prophète r nous a interdit de prier et d’enterrer nos morts: lorsque les premiers rayons du soleil percent l’horizon jusqu’au moment où cet astre s’élève et se montre dans tout son éclat; à l’heure de midi jusqu’au moment où le soleil s’achemine vers le coucher; lorsque le soleil s’incline définitivement vers le coucher”.
* Cette abstention d’accomplir les prières canoniques et cet interdit des prières surérogatoires s’expliquent par le fait, selon le hadîth cité ci-dessus, que le soleil, au cours de son ascension, s’élève entre les deux cornes de Satan.
* A Midi, les flammes de l’Enfer s’embrasent et ses portes s’ouvrent largement.
* Quant à l’heure du maghrib, le soleil se couche également entre les deux cornes de Satan. Il est donc fortement blâmable de prier avant le coucher totale du soleil, même si on a des prière à ratrapper.
Ce sont des périodes arrêtées par certains polythièstes pour prier.
Les deux autres se retrouvent dans un hadîth cité par Bukhârî et Muslim. Abû Sa‘îd al-Khudry a dit: “J’ai entendu l’Envoyé de Dieu prononcer ces mots: “Pas de prière, après celle du matin, jusqu’à ce que le soleil soit bien apparent au-dessus de l’horizon. Pas de prière, après celle de l’après-midi, jusqu’à ce que le soleil se couche complètement”.
Il en résulte que les cinq interdictions portent sur les cinq moments suivants:
* De la prière du matin jusqu’à ce que le soleil se montre entièrement.
* Du lever complet du soleil jusqu’à l’écoulement de trois quarts d’heure environ.
* De la position médiane du soleil jusqu’à l’heure de la prière du dhuhr.
* De la pâleur du soleil jusqu’à son inclination vers le coucher.
* De la prière de l’après-midi jusqu’au coucher du soleil.
Cependant, des dérogations existent en cas de force majeure. Ainsi, d’après Umm Salama, le Prophète fit les deux rak‘a surérogatoires après la prière de l’après-midi et s’en expliqua: “J’étais occupé avec les gens de ‘Abd al-Qays, ce qui m’empêcha de m’en acquitter après la prière de midi”.
Ce qui vient d’être énoncé ne s’apprécie pas de la même manière par les quatre grandes écoles juridiques.
En effet, les hanbalites rendent illicite toute prière surérogatoire pendant les cinq périodes citées ci-dessus.
Les mâlikites jettent l’anathème uniquement sur les trois premières et n’y voient qu’un acte détestable au sujet des deux dernières.
Les hanafites qualifient d’actes détestables et prohibitifs les prières au cours de ces cinq périodes.
Pour les shâfi‘ites, les trois premières périodes sont également détestables et prohibitifs mais les deux autres relèvent d’actes détestables.

 

Autres moments détestables pour la prière

* Les mâlikites et les hanafites abhorrent la prière surérogatoire entre la prière de l’aube et celle du matin. Ils se fondent sur ce dire d’Ibn ‘Umar: “Pas de prière après celle de l’aube, exception faite des deux rak‘a avant la prière de l’aube”
* Ces deux écoles n’admettent pas non plus la prière surérogatoire effectuée avant la prière du maghrib, en raison de la durée limitée qui lui est impartie.
“Ma communauté, a dit le Prophète , vivra dans le bien ou demeurera dans l’état de la prime nature tant qu’elle ne retardera pas la prière du maghrib jusqu’au moment où les étoiles s’entrelacent”.
Par contre, les hanbalites admettent l’exercice de la prière volontaire au cours de la période indiquée ci-dessus car, disent-ils, les hadîths relatifs à ce sujet ne se prononcent pas clairement dans le sens de son rejet.
Les shâfi’ites, pour leur part, recommandent (mustahab) ces deux prosternations avant la prière du maghrib; ils voient en elles une sunna non impérative (sunna ghayr muakkada). Les hanbalites abondent dans le même sens, tout en précisant que si ces deux prosternations sont permises, elles ne relèvent pas pour autant de la sunna.
Ces dernières écoles s’appuient sur ce dire de ‘Abd Allâh Ibn al-Mughaffal: “Le Prophète  effectua deux prosternations avant la prière du soir”. De son côté Anas a dit: “Au temps du Prophète , nous effectuions deux prosternations après le coucher du soleil et avant la prière du soir”.

En fait, a dit ash-Shawkânî, les hadîths instituant la légalité de ces deux prosternations ne doivent pas affecter la recommandation générale qui consiste à ne point retarder la prière du maghrib.
* Il n’est pas admis d’effectuer une prière surérogatoire au moment de la khutba (prône) de l’imâm lors de la prière du vendredi. Il est même interdit de parler ne serait-ce que pour faire taire le bavardage du voisin.
Selon Abû Hurayra, le Prophète a dit: “ C’est commettre une faute si, le jour du vendredi, tu dis à ton voisin: “Tais-toi!” alors que l’imâm prononce la khutba”.
De plus, chez les mâlikites, la prière surérogatoire n’est acceptée le vendredi que si elle s’effectue après que les orants aient quitté la mosquée.
* Par principe, les mâlikites, les hanbalites et les hanafites disent qu’il est détestable de s’adonner à une prière volontaire, avant et après la prière obligatoire de la fête de l’aïd selon ce qu’a rapporté Abû Sa‘îd al-Khadrî:
“Le Prophète  ne faisait aucune prière avant la prière légale de l’aïd. Lorsqu’il revenait à la maison (de la mosquée), il accomplissait deux rak’ât volontaires”.
Les hanbalites ajoutent qu’il n’y a aucun inconvénient à s’acquitter de la prière volontaire après avoir quitté l’oratoire (al-muçalla) emplacement, en dehors de la mosquée, réservé à la prière.
Cependant, ce principe est nuancé: cette prière surérogatoire, selon les hanafites, est détestable que ce soit pour l’imâm ou pour l’orant, et que ce soit dans l’enceinte de la mosquée ou de l’oratoire.
Il n’en est pas de même chez les mâlikites pour lesquels l’accomplissement de la prière surérogatoire est abhorrée dans l’oratoire et non pas dans la mosquée.
* Il est impérativement interdit d’effectuer une prière surérogatoire durant l’iqâma de l’imâm lors de la prière légale, selon ce hadîth: “Lorsqu’on se lève pour accomplir la prière, il n’y a pas d’autre prière que celle prescrite”.
Une exception est faite pour la prière de l’aube si l’orant craint que, le temps s’écoulant, d’être astreint à l’abandonner. Ceci en raison de la forte insistance à l’accomplir d’autant plus que le Prophète a dit: “Les deux prosternations du fajr valent plus que le monde et ce qu’il contient”.
Cette prière volontaire est abhorrée parce que l’orant doit s’adonner en premier lieu à ce qui est canonique de son début jusqu’à la fin. Or, si l’orant s’occupe du surérogatoire, il délaisse certains aspects complémentaires de l’obligatoire A ce sujet, l’imâm Mâlik prend ses distances par rapport aux autres écoles et dit: “Si l’orant ne craint pas l’après coup de la prosternation, qu’il se prosterne alors en dehors de la mosquée”.

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