Les souillures

 

Les souillures

 

(La prière, sans ablutions rituelles, n’est pas agréée...) Hadîth

Il sera fait cas dans ce chapitre de la purification du corps. Il n’en reste pas moins, comme l’indique la tradition, que Dieu ordonne impérativement aussi bien cette dernière que la purification du cœur, car toutes les deux relèvent de la religion. Il cite, à cet effet, les versets suivants:
* «Dieu n’entend vous imposer aucune gêne; Il veut cependant vous purifier et parachever Ses bienfaits envers vous afin que vous soyez reconnaissants.» (Coran, 5/6)
* «Dieu aime ceux qui se repentent et ceux qui se purifient.» (Coran, 2/222)
* «Prélève sur leur fortune une aumône: tu les purifieras ainsi et tu augmenteras (leurs mérites et leurs bien)». (Coran, 9/103)
* «Ô Envoyé, ne t’affliges pas de cet acharnement dans l’infidélité au sujet de ceux qui disent croire verbalement mais sans croire du cœur». (Coran, 5/41)
* «Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô gens de la maison (ahl al bayt), et vous garder entièrement purs.» (Coran, 33/33)
Nous observons, dit Ibn Taymiyya, beaucoup d’hommes versés dans la religion et pieux. Pourtant, ils ne voient la purification qu’à travers celle du corps et n’attachent alors pas d’importance à celle du cœur. Alors que les soufis se préoccupent également de la purification du cœur sans renoncer à celle du corps.
Les premiers sont si hantés par la purification du corps qu’ils abusent de l’usage de l’eau et nettoient même ce qui n’est pas impur. Ils ne font pas alors d’effort pour se débarrasser de la rancune et de la haine qui rongent leur cœur.
Les seconds redoublent d’effort dans leurs pratiques de purification du for intérieur sans négliger la purification du corps selon les obligations de la charia et sans exagération obsessionnel.
Telle est l’harmonie voulue par l’islam.

Des causes d’annulation des ablutions

Les ablutions sont obligatoires dans les cas qui seront énumérés ci-dessus. Sans être exhaustif, nous en donnons l’essentiel et les plus courants. D’autres seront mentionnés au cours de l’exposé.
Trois causes principales entraînent la nécessité d’effectuer les ablutions: l’urine, le retour des selles et l’odeur émanant de la partie postérieure.
L’Envoyé de Dieu a dit: “Si l’un de vous ressent un besoin naturel et éprouve un doute quant à savoir si la chose est sortie de son ventre, il ne doit pas pour autant quitter le lieu de prière à moins qu’il n’entende un son ou renifle une odeur”. C’est dire que le fait d’avoir une impression de l’acte n’est pas une condition d’annulation. Il faut en avoir plutôt la certitude.
Ceci est confirmé par cet événement: L’oncle paternel de Temîm rapporte qu’un jour, devant l’Envoyé de Dieu, on plaignit un homme qui s’imaginait avoir commis quelque incongruité pendant la prière. “Cet homme, répondit le Prophète (qssl), ne doit pas interrompre sa prière tant qu’il n’a entendu aucun bruit ni senti une odeur”.
Deux autres raisons d’annulation des ablutions portent sur l’absence de conscience: le profond sommeil et la perte de la raison.
Dans les deux cas, l’individu n’est pas dans un état de discernement. Cependant, les ablutions ne se renouvellent pas obligatoirement s’il arrive à une personne de somnoler dans une position assise. Anas en donne cette confirmation: “Les compagnons du Prophète (qssl) attendaient la prière de la nuit (al-‘ishâ), agitant la tête de sommeil, puis se levaient et s’acquittaient de leur prière sans qu’ils fassent leurs ablutions”.
Il n’en est pas de même de l’inhibition des facultés mentales à la suite d’une crise de folie, d’un évanouissement ou de l’ivresse, quelles que soient la durée ou la position dans laquelle se trouve l’individu, car ces états produisent des effets de transport plus profonds que le sommeil. A ce sujet les ‘uléma sont unanimement d’accord.
Une autre cause d’annulation des ablutions réside dans le toucher du sexe, même si la personne concernée ne se trouve pas en état d’excitation.
Contrairement aux hanafites, portés sur la tolérance en ce domaine, les mâlikites, les hanbalites et les shâfi‘ites l’attestent en s’appuyant sur des hadîths tel que celui-ci : “Quiconque touche son sexe ne doit pas s’approcher de la prière avant de faire ses ablutions”.
Il est à faire remarquer que le fait d’embrasser ou de toucher une femme sans arrière pensée ne constitue pas une cause d’annulation. Selon As-Sayyida Aïsha, il arrivait au Prophète (qssl) d’embrasser certaines de ses épouses et il allait ensuite faire sa prière sans renouveler ses ablutions.
Enfin, il est à signaler que l’écoulement du sang d’une petite blessure n’occasionne pas l’invalidation des ablutions (sauf chez l’école hanafite). Il est néanmoins nécessaire d’effacer les traces des impuretés imprégnant aussi bien le corps que les vêtements.
Avant d’examiner plus en détail la question des ablutions, notons la pratique de ce qui est appelé al-istinjâ’: nettoyage des parties intimes à la sortie des latrines en employant essentiellement de l’eau, celle-ci étant la matière la plus purifiante. On ne pratique pas l’istinjâ’ après un simple vent (pet)
Des invocations (du‘â’) sont faites en rentrant aux toilettes et en sortant. En rentrant, le croyant dit: “Seigneur ! je cherche refuge auprès de Toi contre la malveillance et les actions ignobles”.
Allâhumma innî a‘ûdhu bika mina-l-khubthi wal khabâ’ith.
En sortant, il prononce cette formule: “Louange à Dieu qui m’a permi de me débarrasser des choses nuisibles et m’a conservé en bonne santé”.
Al-hamdu lillâhi l-ladhî adh-haba ‘annî al-adhâ wa ‘âfanî.
Ainsi, l’orant, dans ses prières, s’adresse à son Créateur dans un complet état de pureté. Dans un hadîth qudsî, Dieu a dit: “Si Mon serviteur a perdu son état de pureté rituelle sans avoir ensuite effectué une ablution, il a commis une injustice à Mon égard. S’il a effectué l’ablution sans prier ensuite, il a commis une injustice à Mon égard. S’il a prié sans M’invoquer ensuite, il a commis une injustice à Mon égard. S’il M’a adressé une demande demeurée sans réponse de Ma part, c’est une injustice. Or, Je ne suis pas un Seigneur qui commet l’injustice."

L’usage de l’eau

L’usage de l’eau est au centre des ablutions rituelles et de cette forme de purification. Ce n’est pas sans raison que le Coran revient souvent sur la notion de fleuve. Nous y trouvons le concept de la vie puisque Dieu créa tout être vivant de ce liquide. L’eau apporte la vie au monde humain, animal et végétal. Elle se lie à la nature de l’homme et lui procure l’énergie nécessaire au même titre qu’elle alimente les énergies d’autres éléments de la nature.

1. La pureté absolue de l’eau:
La prière impose une purification corporelle sans laquelle la prière n’est pas valide. Le Prophète (qssl) a dit: “La pureté représente la moitié de la foi” et aussi “La propreté procède de la foi”.

Cette opération est appelée al-wûdu (ablutions rituelles) lesquelles s’effectuent au moyen de l’eau. Elle est de nature aqueuse et s’applique au visage, aux mains, à la tête, aux pieds... et, dans certaines circonstances particulières à l’ensemble du corps. C’est un acte obligatoire avant l’accomplissement de la prière.
“Dieu n’agréera la prière de l’un de vous en état d’impureté qu’après qu’il ait effectué ses ablutions”, a dit le Prophète (qssl).
L’eau destinée aux ablutions doit être pure en elle-même et doit revêtir des caractéristiques en mesure de purifier ce qui doit l’être. Trois sortes de ce liquide répondent à ces critères: l’eau des pluies, la neige et la grêle.
La pureté des trois éléments de la nature mentionnés ci-dessus se confirme par ce dire du Prophète (qssl), après le takbîr lors de la prière et avant de commencer la récitation de la Fâtiha, disait :
“Dieu, mon Seigneur ! Eloigne de moi mes fautes de la même manière que Tu as éloigné l’Orient de l’Occident. Dieu mon Seigneur! Epure-moi de mes fautes comme se nettoie le vêtement blanc de sa souillure. Mon Seigneur! Lave-moi de mes fautes au moyen de l’eau des pluies, de la neige et de la grêle”.
Il est dit dans le Coran à propos de la pureté de l’eau des pluies :
* «Il fait descendre sur vous de l’eau du ciel pour vous en purifier». (Coran, 8/11)
* «Nous faisons descendre du ciel une eau de pureté.» (Coran, 25/48)
A ces trois facteurs de purification s’ajoute l’eau des mers, des fleuves, des étangs et des lacs dont la composition originale n’est affectée d’aucun élément impur.
Il en est de même de l’eau de Zemzem que l’Envoyé de Dieu employa pour effectuer ses ablutions rituelles. Dans le cas où l’eau fait défaut, la purification se réalise au moyen de ce qui est appelé le tayyamum, selon ce passage de la sourate 5, 6 : «Si vous ne trouviez point d’eau, purifiez-vous en imposant vos mains sur la terre lisse et propre et essuyez-vous la figure et les mains».

2. De l’eau déjà utilisée
Il s’agit de cette eau qui se détache des membres du corps de celui qui fait ses ablutions ou prend un bain, du moment que sa composition ne subit aucune altération et qu’aucune preuve n’exclut son caractère lustral.
En effet, il a été remarqué par les compagnons du Prophète (qssl) que celui-ci s’essuya la tête avec ce qui restait d’eau dans sa main. De cette observation ‘Ali et autres personnes de l’entourage de l’Envoyé de Dieu en conclurent: quiconque oublie d’essuyer sa tête, qu’il le fasse alors au moyen de l’humidité qui se trouve dans sa barbe. Il en résulte que toute eau peut servir à l’usage des ablutions dans la mesure où elle garde ses qualités purificatrices et que celui qui l’utilise ne se trouve pas lui-même en état d’impureté.

3. Au contact d’une souillure :
L’eau se maintient en état de pureté aussi longtemps qu’elle demeure conditionnée, sinon elle perd sa valeur purificatrice, car si celle reste pure en elle-même, elle n’est plus utilisable en raison de la matière extérieure à sa composition qui l’a affectée. Par exemple, le Prophète (qssl) a dit, selon Abû Hurayra : “Qu’aucun de vous n’urine dans l’eau stagnante sans issue d’écoulement et qu’ensuite il s’en sert pour se laver”.

Autrement dit, l’eau n’est plus saine pour les ablutions quand une matière souillée la pénètre. Par contre, quand un mélange, immaculé en lui-même, se produit sans en altérer la substance, il est alors possible d’en faire usage. Par exemple, les feuilles des arbres qui tombent dans une eau n’en modifient pas la nature.
De plus, selon le témoignage de Umm Hânî, le Prophète  et l’une de ses épouses Maymûna prirent un bain d’une eau contenue dans une bassine où se trouvaient des traces d’une pâte à pain.
Il en résulte qu’il n’est point permis de se purifier avec une eau qui entre en contact avec une impureté laquelle en modifie la saveur, l’odeur ou la couleur. Toutefois sa validité se justifie si ces trois attributs ne subissent aucune altération. La preuve en a été donnée par l’Envoyé de Dieu auquel il a été demandé s’il était licite de pratiquer les ablutions avec l’eau d’un puits, sachant qu’une vase peut se déposer en son fond ou que des feuilles d’un arbre peuvent s’y introduire; sa réponse a été : “C’est une eau de pureté puisque rien ne la rend impropre”.

4. Le résidu d’une matière
Il s’agit de cette eau qui reste dans un récipient après que quelqu’un ait étanché sa soif ou effectué des ablutions. Plusieurs cas se présentent. Une solution appropriée s’envisage pour chacun d’eux.
a. Résidu d’un humain : Il est pur que le consommateur soit un Musulman, un mécréant, un impur ou une femme ayant ses règles. As-Sayyida Aïsha raconta que lorsqu’elle avait ses menstrues, elle buvait dans un récipient et, à son tour, le Prophète r se servait du même vase et de la même eau pour satisfaire sa soif, en plaçant sa bouche au même endroit où elle posa la sienne.
Lorsque Dieu révèle : «Ô vous les croyants! les associants : ne sont qu’impureté». (Coran, 9/28), cela concerne évidemment l’impureté morale dès lors que leur croyance est corrompue.
D’ailleurs, les polythéistes et les hypocrites fréquentaient les Musulmans à l’époque du Prophète. Les délégations non musulmanes, qui arrivaient à Médine, après la conquête de la Mecque, entraient dans la mosquée sans que l’Envoyé de Dieu n’ordonnât de purifier ce que leurs pieds foulaient ou ce que leurs mains touchaient.
b. Résidu de l’animal dont la chair est consommable : l’eau garde sa pureté car la bave, qui s’y dépose, provient d’un animal dont la consommation de la viande est admise.
L’ijmâ‘ (le consensus des uléma) rend licite ce liquide aussi bien pour être bu que pour être utilisé pour les ablutions.
c. Le mulet, l’âne et le fauve: à une question posée au Prophète, celui-ci donna cette réponse: “Il est permis de faire ses ablutions avec les restes d’eau d’un âne et aussi de tous les fauves”.
La preuve en a été donnée aussi par cette scène : Dans une de ces sorties nocturnes, l’Envoyé de Dieu rencontra un homme assis au bord de son bassin. A un de ses compagnons qui fit remarquer que des fauves peuvent venir s’y abreuver et donc de corrompre l’eau, il déclara : “A eux ce qu’ils transportent dans leur ventre et à nous ce qui reste de pureté pour boire”.
d. Le chat: le reste d’eau bue par un chat ne perd pas sa pureté. Le Prophète a dit que ce résidu ne se souille pas car il appartient à un animal domestique qui tourne autour des gens et ceux-ci vivent auprès de lui. Bukhâri, entre autres, a vu en ce dire un hadîth authentique.

 

Des impuretés et leur purification

Les impuretés sont de deux sortes. Elles sont soit sensibles comme le sang et l’urine, soit relevant de l’état de souillure à la suite de rapports sexuels.
Nous relevons dans le Coran ce verset :
* «Croyants, n’approchez la prière ni en état d’ivresse, avant de comprendre ce que vous dites, ni en état de pollution - sauf quand vous êtes en chemin -, avant d’avoir pratiqué vos grandes ablutions..» (Coran, 4/43)
1. Le sang : C’est une souillure que le sang soit liquéfié comme celui qui coule de la bête immolée, ou pâteux comme celui des menstrues.
Cependant, en raison des facilités accordées par le Prophète pour ne pas mettre les croyants dans la gêne, l’interdit est levé quand une ou deux gouttes de sang tâchent le vêtement.
Quant au sang des puces, des moustiques, des furoncles, des abcès, il ne produit aucune souillure.
Dans le même contexte, le pus ne couvre pas d’impureté le corps et le linge. Il n’en reste pas moins que les fuqahâs recommanda de laver les parties atteintes par une matière purulente.
Asmâ a dit : Une femme se rendit chez le Prophète (qssl) et lui dit: “Quand l’une de nous tache son vêtement du sang de ses menstrues, que doit-elle faire ?”.
- Il répondit : “Elle ôte le sang en le frottant, le nettoie avec le bout le ses doigts puis l’asperge d’eau. Elle pourra alors prier ensuite vêtue de ce vêtement”.
Aïsha a dit : Fâtima fille de Abû Hubaysh rendit visite au Prophète (qssl)et lui dit : “Ö Envoyé de Dieu, je suis une femme qui perd toujours du sang et je ne suis jamais en état de pureté. Dois-je délaisser la prière ?” - Il répondit : “Non, ceci est à l’origine d’une veine rompue et non pas la conséquence des menstrues. Lorsque tes menstrues apparaîtront, cesse de faire la prière, et aussitôt qu’elles s’en iront, lave-toi pour te débarrasser du sang et acquitte-toi de la prière”.
Il n’y a aucune gêne si, après le lavage, des traces de sang persistent du moment qu’il y a dissolution des effets immondes.
2. La vomissure et l’urine : Il y accord unanime sur ces deux causes d’impureté. D’après Ibn ‘Abbâs, le Prophète (qssl), passant près de deux tombes, a dit : “Ces deux hommes, enterrés ici sont tourmentés, mais ils ne le sont pas en raison d’une grande faute. L’un d’eux n’essuyait pas sa partie génitale après avoir uriné, et l’autre s’adonnait à la calomnie”.
Il y a une exception en ce qui concerne la petite quantité de vomissure et l’urine de l’enfant qui ne mange pas encore des aliments autrs que le lait. Ces impuretés n’entraînent aucune souillure manifeste; il suffit seulement d’asperger d’eau l’endroit affecté.
Ce dernier point se confirme par cette scène: Umm Qays Bint Mihçan rapporte qu’elle apporta un jour au Prophète r un de ses enfants en bas âge qui ne s’alimentait pas encore. Le Prophète le fit asseoir sur ses genoux. L’enfant, ayant uriné sur son vêtement, il demanda de l’eau et en humecta la souillure, sans laver l’endroit. “L’urine de l’enfant en bas âge s’asperge et celui d’un jeune se lave”, précisa l’Envoyé de Dieu.
3. De l’urine et du crottin: Certains crottins constituent une impureté. Ceci est confirmé par cette scène: Ibn Mas‘ûd raconta qu’étant avec le Prophète, celui-ci le chargea de lui apporter trois pierres en vue d’effacer des souillures. Il n’en trouva que deux. Aussi apporta-t-il du crottin en guise de pierre. L’Envoyé de Dieu prit les pierres et jeta le crottin, en disant: “Ceci est une impureté”. Dans une autre version, il précisa: “C’est une ordure; c’est le crottin d’un âne”.
Il semble que le crottin d’animaux dont la chair se consomme, tels que le mouton et le chameau, s’inscrivent dans le cadre des exceptions, selon Mâlik, Ahmad et une partie des shâfi‘ites. Ibn Taymiyya a écrit: “Aucun des compagnons du Prophète n’a dit que ce sont des impuretés. Au contraire, le fait de les ranger dans cette catégorie est une attitude récente sans rapport avec les compagnons”.
4. Le porc et le chien: L’interdiction en est faite en raison de sa saleté. Quant au chien, sa bave est une cause de souillure. Il est fortement recommandé de laver sept fois avec un désinfectant le récipient dans lequel cet animal a mangé ou même léché. Le Prophète r a dit: “Purifiez le récipient si un chien laisse sa bave, en le frottant sept fois avec de la terre”.
D’après Abû Hurayra, l’Envoyé de Dieu a dit aussi : “Lorsqu’un chien a bu dans un vase de l’un d’entre vous, que celui-ci lave ce vase sept fois”.
Par contre, il semble bien que les poils du chien n’entrent pas dans cette interdiction. Quoiqu’il en soit, rien n’établit leur souillure.
5. Les trois liquides: wady, madhy et maniy :
Ces trois liquides, émanant des parties intimes de l’être humain, constituent des impurtés. Chacun d’eux nécessite une disposition particulière en vue de sa purification:
Al-wady est un liquide blanchâtre qui suit l’urine: c’est une souillure indiscutable. A ce sujet Aïsha précisa que l’homme et la femme doivent d’abord se laver la partie intime et ensuite faire les ablutions. Il n’y a pas nécessité d’effectuer les grandes ablutions.
Al-madhy est un liquide visqueux qui émane du sexe de l’homme et de la femme au moment des attouchements ou quand ils imaginent des actes sexuels par la pensée. Il y a là également unanimité sur sa nature impure. Il faut alors laver obligatoirement le sexe, et qu’il convient seulement d’asperger le vêtement. Le Prophète r a dit: “Il te suffit de prendre une poignée d’eau et d’asperger le vêtement à l’endroit atteint par la souillure”.
Al-maniy est le sperme proprement dit dont il est ordonné de laver s’il est encore moite et de le frotter s’il est déjà sec. C’est ce que confirma Aïsha: “Je frottais le sperme, une fois asséché, du vêtement de l’Envoyé de Dieu et je le lavais quand il était encore à l’état de moiteur”.
Elle a dit également: “J’avais pour habitude de laver le sperme du vêtement du Prophète  et il se rendait à la prière, les traces du lavage était encore sur son vêtement”.
6. Les chaussures: Le soulier souillé doit être frotté à même le sol. Le Prophète (qssl) a dit que lorsque la chaussure entre en contact avec la saleté, il convient de l’enlever avec de la terre, celle-ci étant pure. Il déclara aussi: “Lorsqu’un de vous arrive à la mosquée, qu’il vérifie l’état de ses chaussures. Quant il y voit une saleté, il la nettoie à même le sol”.
Cette vérification est d’autant plus nécessaire pour ceux qui, pour des raisons impérieuses, sont amenés à s’acquitter de leur devoir sans se déchausser ou lors de la prière des morts qui s’effectue entièrement en position verticale (debout) et sans se déchausser.
Il est à noter que la boue des rues et des routes n’est pas considérée comme une impureté. Kâmil Ibn Ziyâd a dit: “J’ai vu ‘Alî marcher sur la boue occasionnée par la pluie, puis entrer à la mosquée et prier sans laver ses pieds”.
C’est ce qui ressort également de ce hadîth: Al-Mughîra a dit: “Au cours d’un voyage où j’accompagnais le Prophète, je voulus lui enlever ses bottines, mais il me dit: “Laisse-les moi, j’avais fait l’ablution de mes pieds quand je les ai chaussées”. Et il passa sa main humide sur ses bottines”.
7. Le sol: L’assainissement du sol souillé, avec de l’eau s’impose. Citons à ce sujet, ce hadîth rapporté par Abû Hurayra: Un Bédouin se mit debout et urina dans la mosquée. Les gens le prirent à partie. Le Prophète (qssl) leur dit: “Laissez-le tranquille mais versez sur son urine une jarre d’eau. En fait, vous avez pour mission de faciliter les choses et non pas de les rendre difficiles”.
Il est à signaler que si la bave du chien est impure, il n’en est pas de même de l’animal lui-même, contrairement à l’opinion ancrée dans certains esprits. A l’appui de cette affirmation, mentionnons ce dire de ‘Abd Allâh Ibn ‘Umar reproduit dans le musnad de Bukhâri “Au temps de l’Envoyé de Dieu, les chiens allaient et venaient par toute la mosquée sans que rien de tout cela ne soit aspergé”.
En règle générale, tout lieu doit être propre et débarrassé de son humidité. “Le sol ne se purifie, a dit Aïsha, qu’après l’avoir rendu sec”.
De toute façon, l’orant doit, avant d’accomplir sa prière, s’assurer, d’une part, de la propreté du lieu et, d’autre part, que rien ne viendra le rendre impropre à l’office. Autrement dit-il, il convient de s’éloigner des endroits où les gens viennent uriner ou jeter des détritus. De la même manière, il est plus sage de s’écarter des cuisines, par exemple.

Remarque
Une fois la prière accomplie, l’orant peut apercevoir une souillure sur son corps ou son linge, comme il peut s’en rendre compte mais oublie de l’effacer: sa prière est valide; il n’a pas à la refaire, selon ce verset coranique :
“Nul blâme à vous de l’erreur commise mais seulement de ce qu’aurait délibéré votre cœur” (Coran, 33/5).

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