Facile à pratiquer

Au nom d’Allah, l’Infiniment Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

 

La religion est facile à pratiquer

 

Abû Hurayrah (qu'Allah l'agrée) rapporte que le Prophète (pbsl) a dit : « La religion est facile à pratiquer. Quiconque s’impose de la pratiquer de manière extrême se verra terrassé par elle. Efforcez-vous de suivre le droit chemin de manière parfaite, sinon, faites votre possible et espérez la récompense divine. Adorez Allah en cheminant vers Lui le matin, le soir et une partie de la nuit. » [Al-Bukhârî, livre de la foi (39)].

Dans une autre version de ce même hadith, le Prophète (pbsl) ajoute : « Faites preuve de modération et vous atteindrez votre but. » [Al-Bukhârî, livre des récits attendrissant le cœur (6098)] Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim

— Commentaire —

Quel magnifique hadith, qui englobe tout le bien et résume à lui seul toutes les recommandations bénéfiques et les principes fondamentaux de la religion !

• En premier lieu, le Prophète (pbsl) jette les fondations d’un principe d’une importance capitale, à savoir : « La religion est facile à pratiquer. » Ceci signifie que la religion est aisée et pratique, tant dans le domaine du dogme et de l’éthique, que dans celui des œuvres qu’il faut accomplir ou de celles qu’il faut délaisser.

Du point de vue du dogme, cela consiste à croire en Allah, Ses anges, Ses livres, Ses messagers, au jour dernier et au destin, qu’il nous soit favorable ou défavorable. Il s’agit là d’un dogme authentique qui apaise le cœur et mène quiconque l’adopte vers le plus sublime des buts et le meilleur des objectifs.

L’éthique et la pratique islamiques sont respectivement la plus parfaite et celle présentant le plus grand intérêt pour l’homme. Par leur biais, ce dernier récoltera le succès dans sa religion, dans ce bas monde et dans l’au-delà. S’en passer, c’est renoncer à toute réussite.Tous les éléments constitutifs de la religion islamique sont simples et aisés. Toute personne ayant atteint l’âge de responsabilité religieuse se sait capable de pratiquer les rites de l’Islam et reconnaît qu’ils ne sont ni éprouvants, ni fatigants. Les éléments constituant la croyance islamique sont authentiques, simples à comprendre, et la raison saine n’a pas de mal à les adopter, de même que les esprits sains ne peuvent que reconnaître leur bien-fondé. Enfin, les rites obligatoires sont on ne peut plus simples à pratiquer.

Pour ce qui est des cinq prières : elles sont pratiquées quotidiennement cinq fois par jour, à des moments judicieusement choisis par Allah, le Subtil, l’Omniscient. Il a rendu la pratique de ces cinq prières encore plus facile en imposant qu’elles soient accomplies en groupe. En effet, la pratique en groupe est motivante et rend le rite plus aisé. Allah a également promis aux musulmans accomplissant scrupuleusement ces cinq prières de parfaire leur religion et leur foi. Il a aussi promis de les récompenser dans ce bas monde et dans l’au-delà, permettant ainsi au musulman d’apprécier la saveur de la prière, et de louer Allah pour l’avoir prescrite à Ses serviteurs, car ces derniers ne peuvent en réalité s’en passer.

Pour ce qui est de la Zakât, elle n’incombe pas aux pauvres qui ne possèdent pas de biens en quantité suffisante (Nisâb) pour pouvoir faire l’aumône. Elle n’est imposée qu’aux riches, dans le but de parfaire leur religion et leur islam, de faire fructifier leurs biens et leur morale, de les préserver, eux et leurs biens, de tout mal, et de les purifier de leurs péchés. Elle permet également de faire preuve de solidarité envers les plus nécessiteux, et de prendre en charge leurs besoins vitaux. Outre cela, la Zakât prélevée ne correspond qu’à une infime partie des richesses qu’Allah a octroyées aux plus aisés.

Concernant le jeûne, seul un mois dans l’année doit être jeûné de manière obligatoire. Durant ce mois, tous les musulmans jeûnent en même temps, et délaissent ainsi durant la journée leurs désirs de base, à savoir le manger, le boire et les relations intimes. En contrepartie, Allah leur promet, de par Sa grâce et Sa mansuétude, de parfaire leur religion et leur foi, de les rendre meilleurs, de leur octroyer une grande récompense et une grâce infinie, entre autres bénéfices liés au jeûne du mois de Ramadan, qui ont tous pour conséquences de faire atteindre au serviteur le degré de la piété, consistant à accomplir tous les actes de bien et à délaisser toutes les turpitudes.

Pour ce qui est du pèlerinage, Allah ne l’a imposé qu’à ceux qui en ont les moyens [physiques et matériels], et il n’est obligatoire qu’une fois dans la vie. Le pèlerinage présente un nombre incalculable d’avantages religieux et matériels que nous avons détaillés dans un autre de nos ouvrages. A ce sujet, Allah dit : « Pour tirer parti des avantages qui leur ont été accordés. » [Sourate Al-Hajj, v. 28] Les avantages mentionnés dans ce verset désignent aussi bien les avantages religieux que matériels.

• Vient ensuite le reste des rites de l’Islam, qui se distinguent tous par une extrême simplicité permettant de remplir ses devoirs envers Allah et envers Ses serviteurs. Tous ces rites sont, en soi, très faciles à pratiquer. Allah dit : « Allah veut pour vous la facilité et ne veut pas vous imposer de difficultés. » [Sourate Al-Baqarah, v. 185]

• En plus de ce que nous venons de mentionner, si des circonstances fortuites venaient à se présenter, telle une maladie, un voyage ou autre, Allah a institué des règles d’allègement de certaines obligations, voire de dispenses temporaires, dont les détails et modalités sont bien connus.

• Si l’on se penche sur les différents rites jalonnant la journée du musulman – qu’il s’agisse d’actes obligatoires ou surérogatoires, de prières, de jeûnes, d’aumônes et autres – et si ce dernier cherche à imiter en cela le plus parfait des hommes et leur guide, à savoir Muhammad (pbsl), il se rendra compte que ce n’est pas éprouvant le moins du monde, et cela n’entrave en rien ses activités mondaines. Il comprendra alors qu’il peut tout à fait concilier ses différentes obligations, et plus particulièrement ses devoirs envers Allah, envers sa propre personne, envers ses proches et ses amis, et envers toute créature qui aurait un droit sur lui, et ce de la manière la plus aisée qui soit.

• Quant à ceux qui s’imposent une pratique empreinte d’extrémisme, refusant de se contenter de la pratique modérée du Prophète (pbsl), et des enseignements qu’il a dispensés à sa communauté, et préférant s’épuiser dans l’accomplissement d’un nombre excessif d’actes d’adoration, ils seront vite vaincus par leur excès de zèle, et finiront par se lasser et finalement tout délaisser. C’est pour cette raison que le Prophète (pbsl) a dit : « Quiconque s’impose de pratiquer la religion de manière extrême se verra terrassé par elle. » Quiconque donc aborde cette religion en la pratiquant de manière dure et extrême sans faire preuve d’une certaine modération, se verra vaincu par la religion, et ne pourra que battre en retraite et régresser. C’est la raison pour laquelle le Prophète (pbsl) ordonne et encourage de faire preuve de modération dans la pratique religieuse : « Faites preuve de modération et vous atteindrez votre but. »

• Ensuite, le Prophète (pbsl) recommande de suivre le droit chemin de manière parfaite, ou autant que faire se peut, si l’on n’est pas capable d’atteindre la perfection. Il recommande également d’avoir espoir dans l’obtention de la récompense divine, car cela redonne du courage à l’âme, et lui évite de sombrer dans le désespoir. Suivre le droit chemin de manière parfaite consiste à tenir des propos droits, à agir de manière droite, à cheminer sur une voie rectiligne, et parvenir ainsi à toujours avoir les mots justes et faire les bons choix dans les comportements à adopter en fonction des situations. Si le serviteur ne parvient à atteindre un tel niveau de droiture en toute chose, il se doit malgré tout de craindre Allah autant que faire se peut, et de toujours viser le même objectif.

En effet, si on ne peut atteindre un objectif complètement, on doit tout de même essayer de s’en rapprocher, et si l’on ne peut pratiquer un acte dans son intégralité, on doit néanmoins en pratiquer ce qu’il nous est possible de faire. C’est donc un principe important que l’on peut déduire de ce hadith, qui est également appuyé par la parole d’Allah suivante : « Craignez Allah autant que vous le pouvez. » [Sourate At-Taghâbun, v. 16.]

Ce principe est également corroboré par cette parole du Prophète (pbsl) : « Si je vous donne un ordre, pratiquez-le dans les limites de vos possibilités. » Les implications de ce principe sont innombrables. Dans un autre hadith, le Prophète (pbsl) dit : « Facilitez les choses aux gens et ne les rendez pas difficiles. Annoncez-leur de bonnes nouvelles et faites en sorte qu’ils n’éprouvent pas de répulsion envers vous. »

• Enfin, le Prophète (pbsl) conclut ce hadith par une recommandation des plus faciles pour l’âme, mais tout aussi bénéfique que les précédentes. Il dit ainsi : « Adorez Allah en cheminant vers Lui le matin, le soir et une partie de la nuit. » Ces trois moments de la journée sont ceux privilégiés par les voyageurs pour parcourir des distances courtes ou longues, car ils permettent au voyageur et sa monture de se reposer et d’atteindre la destination visée tranquillement et aisément.

Si ceci est vrai pour les voyages dans ce bas monde, il en est de même pour le voyage vers l’au-delà, où l’on parcourt le droit chemin et l’on chemine vers Allah de la meilleure des manières. Aussi longtemps que le serviteur prendra les rênes de son âme et l’occupera en lui imposant de pratiquer les actes de bien les plus adaptés au moment présent, durant le matin, le soir et une partie de la nuit – et plus particulièrement la fin de cette dernière – il ne cessera de récolter le bien et une large part des conséquences de ses œuvres pieuses. Il connaîtra le bonheur, le succès, la réussite et atteindra ses buts religieux de la manière la plus aisée et la plus tranquille, sans parler du fait qu’il parviendra également à réaliser tous ses objectifs mondains et ses intérêts personnels. C’est là une des preuves les plus flagrantes de la miséricorde d’Allah envers Ses serviteurs, à qui Il a fait don de cette religion qui est le fondement du bonheur éternel. C’est ainsi qu’Il en a délimité les contours pour Ses serviteurs, en a détaillé les principes par le biais de Ses messagers, et l’a rendue aisée et facile, tout en aidant Ses serviteurs dans la pratique de tous ses rites, les protégeant de tout mal, et les préservant de tout ce qui pourrait entraver leur cheminement vers Lui.

En conclusion, nous pouvons dire de ce hadith qu’il jette les fondations de nombreux principes fondamentaux :

– Premier principe :

la facilité est un concept qui se manifeste dans la législation islamique jusque dans ses moindres détails ;

– Second principe :

toute situation pénible engendre la facilité [dans les règles] lorsqu’elle se manifeste dans un acte religieux ;

– Troisième principe :

lorsque le Prophète (pbsl) nous donne un ordre, on se doit de l’exécuter dans les limites de nos possibilités ;

– Quatrième principe :

les musulmans sont encouragés à accomplir de bonnes œuvres par le biais de la bonne nouvelle annoncée de la récompense qui les attend pour les œuvres qu’ils accomplissent ;

– Cinquième principe :

c’est la recommandation générale qui décrit la meilleure manière de cheminer vers Allah, et permet de se passer de toute autre méthode, mais dont aucune autre méthode ne peut se passer.

Que les éloges d’Allah et Ses salutations enveloppent celui à qui il a été donné l’aptitude d’exprimer en très peu de mots des enseignements bénéfiques d’une grande profondeur.

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